Exposition de Gilles Caron, du 8 février au 16 février inclus.
La galerie sera ouverte tous les jours, de 15h à 19h et le samedi matin de 11h à 12h30. Galerie Plein-Jour 4, rue Eugène Kérivel - Place des Halles Tél. : 02 22 12 91 75 / 07 81 73 41 85 www.galeriepleinjour.fr Né en 1939 à Neuilly-sur-Seine, Gilles Caron étudie le journalisme à Paris en 1959. Il voyage ensuite jusqu'en Inde. Même s'il ne pratique pas encore la photographie, il commence à s'y intéresser pendant son service militaire en Algérie, de 1960 à 1962. Il débute comme photographe professionnel en 1965, d'abord à l'agence APIS puis à l'agence de photo « people » Photographic Service. En 1967 il intègre l'agence Gamma. Ses photoreportages de la guerre des Six Jours et du Vietnam assurent instantanément sa renommée. L'année suivante, il signe les images les plus emblématiques de mai 68. Il se rend à trois reprises au Biafra, province sécessionniste du Nigeria déchirée par la guerre et la famine. En 1969, après avoir couvert le début des Troubles en Irlande du Nord, il est en Yougoslavie pour le premier anniversaire de l'écrasement du Printemps de Prague. En 1970 Il est fait prisonnier pendant un mois par les forces gouvernementales tchadiennes, lors d'une expédition dans le Tibesti, avec Raymond Depardon, Robert Pledge et Michel Honorin. Gilles Caron se rend ensuite au Cambodge. Il disparaît le 5 avril avec deux autres Français, le reporter Guy Hannoteaux et le coopérant Michel Visot, sur une route contrôlée par les khmers rouges de Pol Pot. Depuis la création de la Fondation Gilles Caron en 2007, l'importance de son œuvre dans l'histoire de la photographie s'est imposée. Parachevant l'édition du Catalogue Raisonné Gilles Caron en 2024, des expositions majeures seront présentées à Paris (Grand Palais), Londres (Tate Modern), New York (MOMA) ou à Los Angeles (MOCA). ... Les pavés qui volent pendant « les événements », il en aurait bien balancés quand il se morfondait en Algérie. Il reconnaît cette énergie et il la capte, l’image est un condensé parfait de la révolte. Mais il va plus loin encore : le pavé, c’est le trajet du regard, principe actif jusqu’à la percussion. Du lanceur, il fait un thème qui en rejoint d’autres : le lecteur et l’observateur, le soldat perdu dans ses pensées. Tous scrutent, fouillent, s’éloignent dans des lointains à nous inaccessibles. Que voient-ils ces combattants dans leurs jumelles, sous leurs mains portées en visières? Que lisent-ils ? A quoi pensent-ils ? En même temps qu’il couvre et rapporte l’ événement, le photographe nous fait faire l’expérience de l’invisibilité. Sur ses photos, tout ne nous est pas donné d’un coup : l’ennemi va surgir, mais plus tard, les fumées vont se dissiper, on pourra mieux distinguer après... Il y a dans les images de Gilles Caron une durée mise en tension, une extension de l’ événement qui l’affranchi du temps, le rend vivant sous nos yeux. Miraculeux. ... Jean Pierre Le Bars, janvier 2020 Extrait du site de la galerie Plein-Jour
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