Je parcours des paysages en étant attentive à ce qui survient, à ce qui surgit, comme en errance. Je me laisse traverser par ce qui arrive du monde — à travers des livres, des images, à l’écoute de paroles, entendues de-ci de-là, au quotidien, dans les rues, à la radio, récits, fictions, rumeurs.
Je prélève, je collecte. Je repère des lieux, je les arpente, les observe, les photographie, les filme, les écris. En parallèle, je fais des recherches aléatoires, mêlant l’intuition et le hasard des rencontres, je trouve des documents (archives, journaux, cartes, etc.), je les détourne, les fragmente, les décale, les superpose à mes images, à des mots. |
En mettant en rapport, en pratiquant l’art du montage, j’invente des lieux et des histoires qui restent volontairement parcellaires, lacunaires. Je cherche à transmettre ce que je perçois dans les croisements de hasards, les rencontres entre des registres divers, l’entre-deux des fragments d’histoires et de sensations.
Par ce travail de collecte, d’attention et de montage, je veux évoquer un territoire, une manière de paysage avec ses contextes, ses « géographies » — les plis, les gens, les fossés, les histoires, les forêts, les lisières, les traces.
Je travaille une image du monde qui laisse place à l’inquiétude, l’étrangeté, l’attention. Je cherche à mettre en éveil les sens, les perceptions, y compris l’intuition ; et ce qui nous advient : l’imaginaire, les réminiscences, les songes… provoquant ainsi des expériences sensibles, des situations. D’où l’importance de la mise en forme, de la mise en scène : une projection dans le noir avec texte lu, un livre d’artiste, une séquence d’images, certaines immobiles, d’autres à peine en mouvement… Il s’agit de faire parler les images non par le langage des signes et des représentations, mais par le temps mis à tourner autour de leurs secrets : temps et espaces inventés pour que cette expérience puisse advenir.
Extrait du site de Julie Aybes
Par ce travail de collecte, d’attention et de montage, je veux évoquer un territoire, une manière de paysage avec ses contextes, ses « géographies » — les plis, les gens, les fossés, les histoires, les forêts, les lisières, les traces.
Je travaille une image du monde qui laisse place à l’inquiétude, l’étrangeté, l’attention. Je cherche à mettre en éveil les sens, les perceptions, y compris l’intuition ; et ce qui nous advient : l’imaginaire, les réminiscences, les songes… provoquant ainsi des expériences sensibles, des situations. D’où l’importance de la mise en forme, de la mise en scène : une projection dans le noir avec texte lu, un livre d’artiste, une séquence d’images, certaines immobiles, d’autres à peine en mouvement… Il s’agit de faire parler les images non par le langage des signes et des représentations, mais par le temps mis à tourner autour de leurs secrets : temps et espaces inventés pour que cette expérience puisse advenir.
Extrait du site de Julie Aybes
« Un frisson singulier m’avait suivi, une émotion imprévue et puissante, une exaltation de ma pensée qui touchait à la folie. » Maupassant écrit la nuit et Julie chemine au crépuscule. « Prise de vue instinctive », pas de composition préconçue, une errance, un vagabondage, une rencontre avec le vent qui penche les arbres, qui ondule la mer, le regard torride se dresse, écoute, la tombée du jour s’avance, s’éclaire, se précise, s’entremêle, scintille. Les points apparaissent sur le positif. Elle est là celle qui me faisait frissonner, dans le soir entre chien et loup. Les chiens et les loups ne sont pas au rendez-vous, seuls les anges que Julie guettait dans son enfance se cachent derrière le mur, près du sentier dans les branches courbées : le poids du vent ou son souffle ? Nul ne le sait. Le grain de la bruine est là précieux et lumineux. Je cherche l’issue, je suis prise au piège de l’angoisse, une angoisse bienveillante, celle qui dynamise le battement du coeur, une rencontre amoureuse sur le fil de l’interdit, un coin sombre à l’abri, une protection ultime. |
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Rien d’inquiétant, s’allonger dans l’herbe généreuse. Nous étions là en repos après l’amour, marquant le sol du poids de nos corps. La trace s’effacera au premier débordement du ruisseau, un jour… Le soir nous cache dans le silence de la forêt, le ciel orageux sculpte les tourbières à perte de vue. Est-ce un accueil, cette maison qui se dessine devant nos pas ? Et cette lumière, qui s’invite accrochée en haut d’un mât, a la forme d’un haut parleur qui me rappelle ceux de la campagne thaïlandaise pour appeler à la prière, s’allumera-t-elle ? Ici pas de sons démesurés, seule une zone d’inquiétude où la fuite est passagère vite rattrapée par la nuit. Ne pas se laisser prendre. Les portes sont closes. Courir et s’envoler. Nous rattrapera-t-elle l’inquiétude de la veilleuse ?
« J’aime la nuit avec passion… avec tous mes sens, avec mes yeux qui la voient, avec mon odorat qui la respire, avec mes oreilles qui en écoutent le silence, avec toute ma chair que les ténèbres caressent… »
Martine Chapin - La chambre claire Galerie - mars 2020
« J’aime la nuit avec passion… avec tous mes sens, avec mes yeux qui la voient, avec mon odorat qui la respire, avec mes oreilles qui en écoutent le silence, avec toute ma chair que les ténèbres caressent… »
Martine Chapin - La chambre claire Galerie - mars 2020
Julie Aybes, en tant qu’ancienne élève de l’Ecole nationale supérieure de la photographie d’Arles, quel est votre lien à l’objet-livre photographique ? De quel nature est votre dialogue avec les Monts ventd’Arrée ?
Je travaille le livre comme je travaille l’exposition ou encore la vidéo : par la mise en rapport, le montage d’images, en questionnant ce que provoquent ces juxtapositions, mais aussi les formats, les intervalles, les rythmes, les silences… Quel est le lieu où surgissent les images ? Quelle est sa forme ? Combien de recoins, de fenêtres, de murs, de pages ? Est-ce un lieu vide ? Silencieux ? Obscur ?
Le livre est une succession d’espaces. Ces espaces n’étant à priori pas perçus simultanément, il est aussi une succession d’instants — quelque chose arrive, dans et par le livre, qui sans lui n’existerait pas. Il propose un itinéraire à suivre, un itinéraire singulier. Il crée des contextes, des conditions de nouveaux rapports d’où naissent des significations. Il aiguise le sens des petites différences, de l’écart de perception, du fait même qu’il rapproche ce qui ne se laisse pourtant percevoir que dans la succession des pages, l’alternance de l’apparition et de la disparition. Il me semble que ce qui fait sens est dans l’entre-deux plus que dans les choses elles-mêmes.
Je travaille le montage vidéo avec des questionnements identiques : mises en série, déroulement du temps, rythmes, narration qui efface, rapproche, permet l’oubli, le retour, l’arrêt, les réminiscences.
Lorsque je prépare l’accrochage d’une exposition, je réfléchis aussi avec ces outils : comment provoquer le déplacement du visiteur, son regard, ses perceptions et sensations, pour que son cheminement donne sens, agence les images.
En ce qui concerne les Monts d’Arrée, j’ai traversé ce paysage bien avant d’y habiter — rien d’inquiétant, travail présenté aux méandres cette année, a d’ailleurs été réalisé avant que l’on s’installe à Huelgoat. Je suis troublée par ce type de paysages : les variations de lumière, les pierres, l’âpreté, les vestiges industriels, le vent qui traverse.
Propos recueillis par Fabien Ribery
Extrait du blog de Fabien Ribery "L'INTERVALLE" -
L’art comme rencontre et émancipation, par Brigitte Mouchel et Julie Aybes
Publié le 25 mars 2018
Je travaille le livre comme je travaille l’exposition ou encore la vidéo : par la mise en rapport, le montage d’images, en questionnant ce que provoquent ces juxtapositions, mais aussi les formats, les intervalles, les rythmes, les silences… Quel est le lieu où surgissent les images ? Quelle est sa forme ? Combien de recoins, de fenêtres, de murs, de pages ? Est-ce un lieu vide ? Silencieux ? Obscur ?
Le livre est une succession d’espaces. Ces espaces n’étant à priori pas perçus simultanément, il est aussi une succession d’instants — quelque chose arrive, dans et par le livre, qui sans lui n’existerait pas. Il propose un itinéraire à suivre, un itinéraire singulier. Il crée des contextes, des conditions de nouveaux rapports d’où naissent des significations. Il aiguise le sens des petites différences, de l’écart de perception, du fait même qu’il rapproche ce qui ne se laisse pourtant percevoir que dans la succession des pages, l’alternance de l’apparition et de la disparition. Il me semble que ce qui fait sens est dans l’entre-deux plus que dans les choses elles-mêmes.
Je travaille le montage vidéo avec des questionnements identiques : mises en série, déroulement du temps, rythmes, narration qui efface, rapproche, permet l’oubli, le retour, l’arrêt, les réminiscences.
Lorsque je prépare l’accrochage d’une exposition, je réfléchis aussi avec ces outils : comment provoquer le déplacement du visiteur, son regard, ses perceptions et sensations, pour que son cheminement donne sens, agence les images.
En ce qui concerne les Monts d’Arrée, j’ai traversé ce paysage bien avant d’y habiter — rien d’inquiétant, travail présenté aux méandres cette année, a d’ailleurs été réalisé avant que l’on s’installe à Huelgoat. Je suis troublée par ce type de paysages : les variations de lumière, les pierres, l’âpreté, les vestiges industriels, le vent qui traverse.
Propos recueillis par Fabien Ribery
Extrait du blog de Fabien Ribery "L'INTERVALLE" -
L’art comme rencontre et émancipation, par Brigitte Mouchel et Julie Aybes
Publié le 25 mars 2018
L’on dit que c’est vers 1549 que les dictionnaires (dictionnaire de Robert Estienne) font apparaître le mot paysage et sa définition : étendue de pays.
C’est peut-être à ce moment, probablement, que la grande histoire du paysage a commencé...
Julie Aybes s’inscrit dans cette histoire.
Elle y campe da la manière dont en parle le philosophe Alain Roger, dans un ouvrage intitulé Court traité du paysage (Gallimard, 1997) où il soutient l'idée que la nature ne nous paraît belle que par l'intermédiaire de l'art et que donc notre perception esthétique de la nature est médiatisée par une opération artistique « l'artialisation ».
« …Le pays, c'est en quelque sorte, le degré zéro du paysage, ce qui précède son artialisation, qu'elle soit directe (in situ) ou indirecte (in visu). Voilà ce que nous enseigne l'histoire, mais nos paysages nous sont devenus si familiers, si «naturels», que nous avons accoutumé de croire que leur beauté allait de soi; et c'est aux artistes qu'il appartient de nous rappeler cette vérité première, mais oubliée: qu'un pays n'est pas, d'emblée, un paysage et qu'il y a de l'un à l'autre, toute l'élaboration de l'art.»
Voilà où agit Julie Aybes.
Ce qu’elle arpente, avec en plus, une fois que la brume qui obstrue les yeux se dissipe, la certitude que derrière les horizons, la Solitude est probablement un Paysage. Le sien ? Le nôtre ? Allez savoir.
Bien sûr que c'est un magnifique travail, végétal ce n’est rien de le dire, minéral, intemporel… Chaque image capture un instant rare, un mouvement de lumière, un frisson de textures, un répit fugitif, un relief de l’âme, un instant dans le monde qui n’aurait pu durer qu’une seconde, et qui dorénavant restera perpétuellement en vie, aux aguets, restitué. Quelque chose d’une solitude infinie, de celles qui traînent dans les tréfonds humains, partagées, de celles qui ont l’élégance chevillée à la vie.
Alors peu importe de savoir de quelle époque, dans quelles contrées, sous quelles latitudes surgissent ces paysages, ces solitudes, les mouvements de l’air, les constructions laissées pour compte. Il suffit de se laisser aller à sa perte dans les cadres qu’elle construit, d’y errer, de se laisser chuter dans le grain des images, aux gris soudain nuancés, déclinés, de faire entendre le souffle des sujets, des masses, des reliefs accidentés, des lignes de fuites qui ne fuient pas.
Il y a bien ici et là des maisons qui sortent du sol, sans humains, tous partis pour ne laisser la place qu'au temps qui respire enfin libéré (mais libéré de qui, si ce n'est de nous).
Julie invente un pays, un territoire à partir des territoires, elle en livre le secret, nous précède en murmurant qu’il n’y a rien d’inquiétant, s’il nous prenait l’envie de le penser, parce que n’est pas nomade qui veut dans les zones périphériques, les contrées qui retournent à l’état sauvage, progressivement. Elle dresse une autre géographie des sens, des matières, en murmurant (encourageant) délicatement, avec la bienveillance de celles et ceux qui ne craignent plus rien dans la vastitude du regard, Comment entendre le vent, ou que quelque chose à changé, certains soirs, … autant de messages courts qu’elle laisse posés à côté de chaque photographie.
Merci ! Voilà une œuvre d'espaces, les espaces qui permettent au regard de nomadiser, de lâcher prise, de ne plus avoir à se justifier tant il est naturellement happé par les fougères, les cieux qui veillent sur l'ensemble.
Les verticales et horizontales se sont effacées, elles sont parties en haussant les épaules, convaincues enfin que seule la profondeur peut permettre d'atteindre l'essence, et les ciels.
Ensuite ? Rien ! Juste les gris et les mouvements d'un vent léger, sur l'herbe, le long de quelques rares murs, et la crête du ciel, au fond, qui n'en finit pas.
Éric Prémel - septembre 2020
C’est peut-être à ce moment, probablement, que la grande histoire du paysage a commencé...
Julie Aybes s’inscrit dans cette histoire.
Elle y campe da la manière dont en parle le philosophe Alain Roger, dans un ouvrage intitulé Court traité du paysage (Gallimard, 1997) où il soutient l'idée que la nature ne nous paraît belle que par l'intermédiaire de l'art et que donc notre perception esthétique de la nature est médiatisée par une opération artistique « l'artialisation ».
« …Le pays, c'est en quelque sorte, le degré zéro du paysage, ce qui précède son artialisation, qu'elle soit directe (in situ) ou indirecte (in visu). Voilà ce que nous enseigne l'histoire, mais nos paysages nous sont devenus si familiers, si «naturels», que nous avons accoutumé de croire que leur beauté allait de soi; et c'est aux artistes qu'il appartient de nous rappeler cette vérité première, mais oubliée: qu'un pays n'est pas, d'emblée, un paysage et qu'il y a de l'un à l'autre, toute l'élaboration de l'art.»
Voilà où agit Julie Aybes.
Ce qu’elle arpente, avec en plus, une fois que la brume qui obstrue les yeux se dissipe, la certitude que derrière les horizons, la Solitude est probablement un Paysage. Le sien ? Le nôtre ? Allez savoir.
Bien sûr que c'est un magnifique travail, végétal ce n’est rien de le dire, minéral, intemporel… Chaque image capture un instant rare, un mouvement de lumière, un frisson de textures, un répit fugitif, un relief de l’âme, un instant dans le monde qui n’aurait pu durer qu’une seconde, et qui dorénavant restera perpétuellement en vie, aux aguets, restitué. Quelque chose d’une solitude infinie, de celles qui traînent dans les tréfonds humains, partagées, de celles qui ont l’élégance chevillée à la vie.
Alors peu importe de savoir de quelle époque, dans quelles contrées, sous quelles latitudes surgissent ces paysages, ces solitudes, les mouvements de l’air, les constructions laissées pour compte. Il suffit de se laisser aller à sa perte dans les cadres qu’elle construit, d’y errer, de se laisser chuter dans le grain des images, aux gris soudain nuancés, déclinés, de faire entendre le souffle des sujets, des masses, des reliefs accidentés, des lignes de fuites qui ne fuient pas.
Il y a bien ici et là des maisons qui sortent du sol, sans humains, tous partis pour ne laisser la place qu'au temps qui respire enfin libéré (mais libéré de qui, si ce n'est de nous).
Julie invente un pays, un territoire à partir des territoires, elle en livre le secret, nous précède en murmurant qu’il n’y a rien d’inquiétant, s’il nous prenait l’envie de le penser, parce que n’est pas nomade qui veut dans les zones périphériques, les contrées qui retournent à l’état sauvage, progressivement. Elle dresse une autre géographie des sens, des matières, en murmurant (encourageant) délicatement, avec la bienveillance de celles et ceux qui ne craignent plus rien dans la vastitude du regard, Comment entendre le vent, ou que quelque chose à changé, certains soirs, … autant de messages courts qu’elle laisse posés à côté de chaque photographie.
Merci ! Voilà une œuvre d'espaces, les espaces qui permettent au regard de nomadiser, de lâcher prise, de ne plus avoir à se justifier tant il est naturellement happé par les fougères, les cieux qui veillent sur l'ensemble.
Les verticales et horizontales se sont effacées, elles sont parties en haussant les épaules, convaincues enfin que seule la profondeur peut permettre d'atteindre l'essence, et les ciels.
Ensuite ? Rien ! Juste les gris et les mouvements d'un vent léger, sur l'herbe, le long de quelques rares murs, et la crête du ciel, au fond, qui n'en finit pas.
Éric Prémel - septembre 2020
"Effacer un peu plus les repères, en cet endroit incertain, pour qu'il ne reste qu'un seuil. Laisser la place pour que quelqu'un approche, puisse approcher. Oser murmurer. Porter ce regard-là. Fragile." Julie Aybes
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Expositions personnelles et collectives - Certains soirs, La chambre claire Galerie, Douarnenez, 2021 - Faire un monde, méandres, Huelgoat, 2020 - festival Oodaaq, Maison de la Poésie, Rennes, 2019 - Rien d'inquiétant, méandres, Huelgoat, 2018 - festival les Possible(s), poésies & arts dans les Monts d'Arrée les Moyens du Bord, Morlaix, 2018 - Réserves, Atelier du Midi, Arles, 2016 - Histoires parallèles, FRAC PACA, Marseille, 2015 - Comme entendre le vent hurler dans l'espace entre, Printemps de l'Art Contemporain, Centre Photographique, Marseille, 2015 - La Nuit de l'Année, Rencontre de la Photographie, Arles, 2015 - La Nuit de l'Instant, Galerie Hors les Murs, Marseille, 2014 - Co/opérateurs, École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris - La Villette, 2014 - Échappées belles, Chapelle Sainte Anne, Arles, 2013 - WIP, Rencontres de la Photographie, église Saint Julien, Arles, 2012 - La répartition des rôles, Galerie Aréna, Arles, 2012 - Intranquillité, Atelier du Midi, Arles, 2012 - Explorations, Galerie Detaille, Marseille, 2011 - R.I.P., Rencontres de la Photographie, église Saint Julien, Arles, 2011 - Quelque chose a changé sans m'en apercevoir, à force un nouveau paysage, La Fabrique, Québec, 2008 - Entre deux, La Griotte, Die, 2004 |