Kidnappé par la photographie quand il avait 10 ans, Philippe Bréson a exploré professionnellement les métiers du laboratoire photo, de la presse et de l'iconographie. Il se partage aujourd'hui entre l'enseignement et la formation à Paris, la coordination de commandes photos et de résidence d'artiste et ses recherches personnelles. Ces dernières portent sur la matérialité de la photographie. Très attaché au support physique des images, il pratique les procédés anté-numériques et l'hybridation des techniques.
© Philippe Bréson
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Noir… rentrer dans la proposition nocturne à l'apparence ombrageuse. Noir, en grec mélas, qui indique la mélancolie, la tristesse.
Noir qualifiait l’ivresse dans l’argot des typographes. Le photographe suit son itinéraire pour mieux restituer cette ivresse qu'il nous donne à entrevoir au plus profond de ses paysages. S'enivrer de détails à peine perceptibles, à la rencontre des points de fuite sans limite, se perdre dans les forêts obscures, tel le braconnier d'Erri de Luca dans « Le poids du papillon », marche éperdue où la lumière filtre dans une épure poétique qui fixe le regard. Ici pas de jardin domestiqué, mais des arbres barrières qui nous indiquent que la forêt n'est pas à prendre. L'arbre sauvage est le représentant de l'instinct, il rêve notre passé, présence lointaine avant l’humain. Cette supériorité agresse la volonté dominatrice de nos sociétés dégénérées. La forêt est menacée. L'arbre permet la limite, abreuve les terrains de ses racines, apporte la |
fraîcheur aux animaux en période de forte chaleur. Et pourtant il est nié dans sa faculté à protéger l'essence de la vie.
Le risque de ne rencontrer dans nos campagnes que des terres arides, lessivées par des pluies torrentielles ou toute vie s'efface marque notre civilisation. Le minéral triomphe, la douceur du feuillage se mue en une violence dénudée, le paysage est griffé, torturé par la main de l'homme.
Philippe Bréson nous rappelle ces moments de notre histoire où le paysage semblait être de toute éternité et qui présente aujourd'hui le risque d'anéantissement.
« Il voyait à chaque arbre, hélas! se dresser l'ombre des jours qui ne sont plus! » Victor Hugo « Les Rayons et les ombres »
Martine Chapin - Mars 2024
Le risque de ne rencontrer dans nos campagnes que des terres arides, lessivées par des pluies torrentielles ou toute vie s'efface marque notre civilisation. Le minéral triomphe, la douceur du feuillage se mue en une violence dénudée, le paysage est griffé, torturé par la main de l'homme.
Philippe Bréson nous rappelle ces moments de notre histoire où le paysage semblait être de toute éternité et qui présente aujourd'hui le risque d'anéantissement.
« Il voyait à chaque arbre, hélas! se dresser l'ombre des jours qui ne sont plus! » Victor Hugo « Les Rayons et les ombres »
Martine Chapin - Mars 2024
"On peut considérer que la photographie est un art de l’estampe, dont Philippe Bréson déploie en artiste baroque les possibilités, qu’il s’agisse de la manière noire, ce procédé de gravure en taille-douce, ou de techniques permettant de souligner le grain de l’image, sa fabrication quasi chimique, et ses griffures à même la plaque d’apparition. Graveur de lumière, enregistreur autant qu’inventeur de formes, Philippe Bréson est un artmaker au sens d’Alain Jouffroy (Manifeste de la poésie vécue, Gallimard, 1994), c’est-à-dire photographe, mais aussi collagiste, dessinateur, expérimentateur ou assembleur..." Extrait du blog L'intervalle de Fabien Ribery |
© Philippe Bréson
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Crâne de poisson, madrépores et oursins. © Philippe Bréson
Proposer une approche poétique de la méthodologie expérimentale : observer, nommer, décrire, classer, comparer, révéler, qui fonde le socle des sciences du vivant. Extrait du site de Philippe Bréson.
Philippe Bréson, Eclaircies passagères, éditions H’artpon, 2017 Dans un bref entretien reproduit en fin d’ouvrage, Philippe Bréson livre cet aveu : « Très tôt, le travail de Ralph Gibson a été une révélation. Son radicalisme et son minimalisme m’ont beaucoup influencé à mes débuts. Puis je citerais les Primitifs, le cinéma expressionniste, la Nouvelle Vague japonaise. Plus tard l’univers de Georges Bataille a été déterminant. Beaucoup d’artistes m’inspirent et « m’accompagnent », comme Sally Mann ou Joel-Peter Witkin. » |
Expositions
- 2024 : La chambre claire Galerie, Douarnenez
- 2019 : Art up Lille avec Fotofever et la Galerie Argentic
- 2018 : La Capsule, Le Bourget : Cicatrices, sur les champs de bataille de la Grande Guerre
- 2017 : Ambassade de France à Washington : Mnémosis, On the battelfields of WW1
- 2017 : A.Proof Gallery, Washington DC : Corps et âmes
- 2016 : Galerie Argentic, Paris : Éclaircies passagères
- 2015 : A.Proof Gallery, Washington DC : Post war landscapes
- 2014 : Éléphant Paname, La mémoire traversée (Collective)
- 2014 : Galerie Da End, Cabient de curiosité (Collective)
- 2013 : Galerie du Croissant, Bruxelles (Collective)
- 2012 : Galerie Hors-Champs : Autour de georges Bataille (Collective)
- 2011 : Parcours photographique du Havre
- 2005 : Festival international de Clermont Ferrand : Stigmata
- 2004 : Musée de l’érotisme, Paris : Stigmata
- 1994 : Espace Confluences, Paris
- 1993 : Naturhistorisches Museum Wienn : Die Prâparierte Welt.
- 1986 : Galerie Estève, Montpellier : La danse des ténèbres.