Fanny Penin vit à Douarnenez
Du plus loin qu’elle se souvienne, au sortir de l’adolescence, elle a toujours eu auprès d’elle une chambre noire avec des cuves et des agrandisseurs, que ce soit dans une salle de bains ou dans un atelier.
Elle pratique la photographie selon le principe du journal de bord intime, qui emprunte au registre de visions et à la chronique de sensations vives, en argentique noir et blanc. Elle écrit avec les images comme avec des mots, avec la nécessité de raconter des histoires et de faire récit.
Du plus loin qu’elle se souvienne, au sortir de l’adolescence, elle a toujours eu auprès d’elle une chambre noire avec des cuves et des agrandisseurs, que ce soit dans une salle de bains ou dans un atelier.
Elle pratique la photographie selon le principe du journal de bord intime, qui emprunte au registre de visions et à la chronique de sensations vives, en argentique noir et blanc. Elle écrit avec les images comme avec des mots, avec la nécessité de raconter des histoires et de faire récit.
"Comment, dans l'urgence de faire photographie, une image prise plusieurs années auparavant surgit soudain et donne les clefs de la résolution de cette urgence. C'est ce qui s'est produit récemment : une simple petite chaise napolitaine est venue percuter cet intime dont je devais entamer le récit.
“Les assises”, ce titre au féminin pluriel, que l'on peut entendre comme la cour qui juge de la culpabilité et de la peine, ou bien comme synonyme de fondement, de base solide, ou encore comme partie d'un siège sur laquelle on s'assied."
Fanny Penin - 2023
“Les assises”, ce titre au féminin pluriel, que l'on peut entendre comme la cour qui juge de la culpabilité et de la peine, ou bien comme synonyme de fondement, de base solide, ou encore comme partie d'un siège sur laquelle on s'assied."
Fanny Penin - 2023
© Fanny Penin - Série "Les assises"
Ne se souvenir de rien, se laisser envahir par une promenade solitaire. Arpenter les rues de Naples et de Sicile entre ombre et lumière, aveugle à toute nature. Le goût d'herboriser à la Jean-Jacques Rousseau, lors de ses déambulations dans l'île de Saint-Pierre en Suisse, n'est pas au rendez-vous, mais gardons ici le délassement de la rêverie pour mieux cueillir l'insolite.
Elles sont là, dressées, cabossées, fracturées, empalées, les "Assises" de Fanny Penin, témoignage d'une vie antérieure sans réminiscence. L'appel, le lien à l'autre, se fait ailleurs, sur le mur d'une maison décrépie, par une plante qui a trouvé refuge et qui cherche à s'épanouir, dans le fil en position d'attache pour retenir la bascule prévisible. Capturer le non dicible au moment décisif du rideau qui se lève dans l'appareil argentique. Sentiments tendres, touchants, délicieux mais aussi coléreux, cruels, étranges, jusqu'à la disparition fantomatique. Comment ne pas résister à sortir les pinces pour soulever le poteau prisonnier au milieu des quatre pieds, à casser les chaînes et libérer enfin cette assise même si un peu plus loin, on la retrouve retenue, épinglée tel un trophée sur la façade d’une maison ? Elles sont assignées à résidence, traversées par la honte d'être estropiées, fracassées, brisées. Leur hospitalité marque un temps révolu où quelques humains se livraient au bavardage de leur intimité. S'écarter des modèles de perfection pour mieux sentir vibrer son âme au regard de surprenantes positions d’objets. Nous n'appartenons pas aux dieux de l'Olympe, nous sommes cabossés par notre histoire, sans rivage, sans horizon, notre |
humanité au coeur de la biodiversité est depuis quelques siècles en déclin.
Cette narration photographique est une mélodie de funambule où les notes noires rythment la cadence, quand les blanches cherchent à poser un regard sur un monde apaisé, cette musique du silence qui siffle à nos yeux.
"Cette profondeur de silence sur laquelle la vie flotte comme un radeau est ce qui rend si précaires les bruits humains, et si précieuse l'île enchantée de l’art." Vladimir Jankélévitch
Martine Chapin, novembre 2024
Cette narration photographique est une mélodie de funambule où les notes noires rythment la cadence, quand les blanches cherchent à poser un regard sur un monde apaisé, cette musique du silence qui siffle à nos yeux.
"Cette profondeur de silence sur laquelle la vie flotte comme un radeau est ce qui rend si précaires les bruits humains, et si précieuse l'île enchantée de l’art." Vladimir Jankélévitch
Martine Chapin, novembre 2024
"Le fait que depuis quelque temps, j'aborde mes images de manière de plus en plus picturale renforce, j'en ai le sentiment, cette idée d'un journal de bord existentiel qui travaille au corps-à-corps le rapport physique avec l'image. Dans un premier temps, je travaille les tirages sous l'agrandisseur comme des tableaux peints de lumière, mes mains venant masquer ou offrir des puits de lumière à la surface de la feuille. Puis, le pinceau d’une main et l'éponge dans l'autre, je peins par
soustraction avec le ferricyanure de potassium pour faire ressortir les hautes lumières. Gestes harmonieux, précis, j'éprouve une profonde intimité avec le tirage qui devient un tableau unique." Extrait du site de Fanny Penin |
Chaque série photographique qu'elle construit donc comme on tient un journal intime traduit, par une sensibilité qui lui est propre, les instants d'émotion, de tension, de fragilité... que ces instants soient fugaces ou qu'ils perdurent pour devenir trace. Attentive, elle arpente les rues, les paysages avec délicatesse et persévérance.
© Fanny Penin
Principales expositions personnelles(P) et collectives (C)
2024 "Les Assises". Galerie La Chambre ClaIre. Douarnenez. (P)
2022 "Comme je peux respirer ton vertige". Rencontres photographiques d'Arles. La Muleta, Festival OFF ). (C)
2020 "Comme je peux respirer ton vertige" Galerie La Chambre Claire. Douarnenez. (C)
2019 "Arrière plan, les roches blanches". Espace partagé du Cri suspendu. Douarnenez. (C)
2018 "Comme je peux respirer ton vertige". Galerie Au Bon Coin, Douarnenez. (P)
2016 "11 réflexions sur fond noir, une sieste et je m'évade". La Barricade de Belleville, Paris. (P)
2015 "Cochons" Portes Ouvertes des Métiers d'Art à Douarnenez. (C)
2014 "Onduleusement envolées". L'Esquisse, Douarnenez. (P)
2013 "Les chemins que peuvent emprunter la vie et les gens qui s'y croisent", et "Passagères". Librairie L'Ivraie, Douarnenez. (P)
2009 "Onduleusement envolées". Galerie C, Amiens. (P)
2006 "Vibrations" Musée archéologique de Saint-Père-sous-Vézelay. (C)
2005 "Je suis la fille de la mariée". Les Arts de la Bièvre, Paris 5ème. (C)
2002 "Onduleusement envolées" Carré VIP, Salon du Prêt-à-porter, Porte de Versailles, Paris. (C)
2002 "Onduleusement envolées" Salons de l'Hôtel pour l'Industrie, 4 place St Germain-des-Prés, Paris 6ème. (C)
2001 "Onduleusement envolées" Hôtel Boisreau de la cour, Montluçon. (C)
2001 "Onduleusement envolées" Galerie Le Chat Noir, Paris 11ème. (P)
2000 "Onduleusement envolées" Galerie Ombre et lumières, Paris 17ème. (C)
2000 "Femmes lumière" Salon des antiquaires et créateurs contemporains, Palais des congrès, Porte de Versailles. (C)
1999 "Femmes lumière" Château de Chastenay, Arcy sur Cure. (C)
1997 "Je suis la fille de la mariée" Atelier Terre animée, Montreuil. (C)
2024 "Les Assises". Galerie La Chambre ClaIre. Douarnenez. (P)
2022 "Comme je peux respirer ton vertige". Rencontres photographiques d'Arles. La Muleta, Festival OFF ). (C)
2020 "Comme je peux respirer ton vertige" Galerie La Chambre Claire. Douarnenez. (C)
2019 "Arrière plan, les roches blanches". Espace partagé du Cri suspendu. Douarnenez. (C)
2018 "Comme je peux respirer ton vertige". Galerie Au Bon Coin, Douarnenez. (P)
2016 "11 réflexions sur fond noir, une sieste et je m'évade". La Barricade de Belleville, Paris. (P)
2015 "Cochons" Portes Ouvertes des Métiers d'Art à Douarnenez. (C)
2014 "Onduleusement envolées". L'Esquisse, Douarnenez. (P)
2013 "Les chemins que peuvent emprunter la vie et les gens qui s'y croisent", et "Passagères". Librairie L'Ivraie, Douarnenez. (P)
2009 "Onduleusement envolées". Galerie C, Amiens. (P)
2006 "Vibrations" Musée archéologique de Saint-Père-sous-Vézelay. (C)
2005 "Je suis la fille de la mariée". Les Arts de la Bièvre, Paris 5ème. (C)
2002 "Onduleusement envolées" Carré VIP, Salon du Prêt-à-porter, Porte de Versailles, Paris. (C)
2002 "Onduleusement envolées" Salons de l'Hôtel pour l'Industrie, 4 place St Germain-des-Prés, Paris 6ème. (C)
2001 "Onduleusement envolées" Hôtel Boisreau de la cour, Montluçon. (C)
2001 "Onduleusement envolées" Galerie Le Chat Noir, Paris 11ème. (P)
2000 "Onduleusement envolées" Galerie Ombre et lumières, Paris 17ème. (C)
2000 "Femmes lumière" Salon des antiquaires et créateurs contemporains, Palais des congrès, Porte de Versailles. (C)
1999 "Femmes lumière" Château de Chastenay, Arcy sur Cure. (C)
1997 "Je suis la fille de la mariée" Atelier Terre animée, Montreuil. (C)