Irène Jonas photographie en toute discrétion. Elle arpente les lieux qui résonnent en elle. Irène est une chercheuse. Les images qu'elle capte lors de ses déambulations sonnent à une mémoire enfouie qui ne veut pas se dire. Après la prise de vue en noir et blanc, elle reprend silencieusement ses positifs et les colorise. La peinture n'est là que pour mieux faire apparaitre la lumière. Les couleurs affirment l'étrangeté des paysages ou des personnages. Elle cherche ce qui se meut en elle dans la profonde obscurité. C'est l'évènement qui vient à elle, Irène ne provoque pas les situations. Elle est à l'écoute des tempêtes comme elle est à l'écoute des gens dans sa quête de sociologue. L'esthétique est toujours présente, comme une consolation à l’indicible.
Martine Chapin - La chambre claire Galerie - janvier 2022
Martine Chapin - La chambre claire Galerie - janvier 2022
Irène Jonas pose littéralement un double regard de photographe et de sociologue sur le monde. Pendant des décennies elle a étudié les autres, les a observés, écoutés, enregistrés, décrits, définis, ..., décortiqués en quelque sorte. Au fur et à mesure, l’approche sociologique n’a plus suffit et la captation photographique lui a permis de nourrir l’analyse sociale. Elle en a fait sa démarche à part entière : celle de la « sociologie visuelle », rejoignant d’autres chercheurs dans cette méthode passionnante. Par la suite, elle s’est libérée de ce cadre, transgressant ces limites au profit d’une approche transitoire ; subjective d’abord, puis artistiquement assumée, élaborant sa propre écriture photographique qui lui a permis de développer un corpus visuel nourri d’expériences.
(...) Ce qui n’était qu’un cliché d’observation s’est rapidement transformé en une image puis en composition. Et même s’il n’y a pas de mise en scène orchestrée, la part dite narrative, la subjectivité s’imposent désormais par le cadrage, le grain accentué des noirs et la luminosité des blancs, ou par la peinture appliquée sur des photographies initialement en noir et blanc.
Christine Ollier, 2021
(...) Ce qui n’était qu’un cliché d’observation s’est rapidement transformé en une image puis en composition. Et même s’il n’y a pas de mise en scène orchestrée, la part dite narrative, la subjectivité s’imposent désormais par le cadrage, le grain accentué des noirs et la luminosité des blancs, ou par la peinture appliquée sur des photographies initialement en noir et blanc.
Christine Ollier, 2021
© Irène Jonas - agence révélateur
La matière des images d’Irène Jonas, tirages noir et blanc rehaussés à la peinture à l’huile, est particulièrement troublante, comme si le passé n’était pas définitivement fixé, et qu’il pouvait encore parvenir jusque nous par un travail sur la substance même des rectangles de papier en ayant arrêté le cours.
Il y a dans son livre Crépuscules, paru aux Editions de Juillet, comme un triple sentiment de fin du monde, de précarité des représentations, et de force du geste poétique comme fondation ou refondation. (...) Irène Jonas peint des possibilités d’innocence dans un monde qui ne l’est pas. Extrait du blog de Fabien Ribery "L'INTERVALLE" - novembre 2020 |
La mer tempétueuse de la surface s'oppose au calme amniotique des profondeurs. Elle est socle de la vie. Elle se montre et s'offre à tous les regards sans rien nous imposer. Son murmure constant parfois, dépasse ses limites pour surgir sans prévenir dans un fracas de pierres et d'écume. Rien ne peut l'arrêter, nul ne peut la saisir. Seul le regard averti de la photographe Irène Jonas nous livre ses états d'âme.
Dahut, fille du roi Gradlon, (quand Saint-Guénolé la punit de trop de liberté en la jetant à la mer), se transforme en sirène dans les abysses où peu de lumière s'engouffre. Elle s'est entourée de ses sœurs langoureuses, le flux coule sur la peau apaisée. Elles semblent retrouver l'immanence de la nativité dans le liquide primordiale. S'enfoncer dans les ténèbres de l'eau parsemée d'étoiles et mieux saisir l'apesanteur de nos fragilités dans un chemin de rêves. |
L'animal n'est pas épargné par la tempête de l'écume, il ne sait plus comment se tenir face au vent quand les petites filles jouent le reflet de leur séduction dans les flaques d'eau de l’estran.
Paysages de désir, sans objet, un chaos silencieux au bord de l'apnée où sombrent les espaces d'incertitudes.
Tout bouge chez Irène Jonas, la lumière est infidèle, le regard se perd. Où me tenir ? Dans le dos de cette silhouette en attente ou sur le rivage, au risque de me laisser emporter par la vague imprévisible ? Les laminaires entourent Ophélie dans une plongée fascinante. Le caractère maternel de l'eau nous parle d'un monde familier que tout à chacun expérimente avant la naissance.
"Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil." Arthur Rimbaud
Martine Chapin - Juin 2022
Paysages de désir, sans objet, un chaos silencieux au bord de l'apnée où sombrent les espaces d'incertitudes.
Tout bouge chez Irène Jonas, la lumière est infidèle, le regard se perd. Où me tenir ? Dans le dos de cette silhouette en attente ou sur le rivage, au risque de me laisser emporter par la vague imprévisible ? Les laminaires entourent Ophélie dans une plongée fascinante. Le caractère maternel de l'eau nous parle d'un monde familier que tout à chacun expérimente avant la naissance.
"Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil." Arthur Rimbaud
Martine Chapin - Juin 2022
Expositions Personnelles
2022Les tempêtueuses, La chambre claire Galerie, Douarnenez
Rosa Bonheur... Réminiscences, Arrêt sur l'image Galerie, Bordeaux
2021 Un été sans fin, L'Atelier Galerie Taylor, Paris
Rosa Bonheur, Réminiscences, Château de Rosa Bonheur, Région Ile-de-France
Mémoires de campagne, in cycle Mémoires et Ruralités, le Champ des Impossibles, Perche-en-Nocé
L’épaisseur Temps, Invitée d’honneur du festival Les Femmes s’exposent, Houlgate.
La valise dans le placard, Galerie Thierry Bigaignon, Paris
A l’Ouest, Galerie Art-Net, Rennes
Cilka, Pocket Galerie, Perche-en-Nocé
2019 Le Vaisseau Fantôme, Opéra de Rennes et Concert-projection Ar Gwarlan, Opéra de Rennes
2018 Prix de la FotoMasterclass Vu, Fotofever, Paris
2017 Wasraw Photo Days, Varsovie
Débarqués, Festival Photo l’Homme et la Mer, Guilvinec
Festival Regards, Alençon
Les Nuits de Pierrevert
2016 Festival de la Photographie Européenne, Milan
2014 Rio, Little Big Galerie, Paris
Biennale de Nancy
2022Les tempêtueuses, La chambre claire Galerie, Douarnenez
Rosa Bonheur... Réminiscences, Arrêt sur l'image Galerie, Bordeaux
2021 Un été sans fin, L'Atelier Galerie Taylor, Paris
Rosa Bonheur, Réminiscences, Château de Rosa Bonheur, Région Ile-de-France
Mémoires de campagne, in cycle Mémoires et Ruralités, le Champ des Impossibles, Perche-en-Nocé
L’épaisseur Temps, Invitée d’honneur du festival Les Femmes s’exposent, Houlgate.
La valise dans le placard, Galerie Thierry Bigaignon, Paris
A l’Ouest, Galerie Art-Net, Rennes
Cilka, Pocket Galerie, Perche-en-Nocé
2019 Le Vaisseau Fantôme, Opéra de Rennes et Concert-projection Ar Gwarlan, Opéra de Rennes
2018 Prix de la FotoMasterclass Vu, Fotofever, Paris
2017 Wasraw Photo Days, Varsovie
Débarqués, Festival Photo l’Homme et la Mer, Guilvinec
Festival Regards, Alençon
Les Nuits de Pierrevert
2016 Festival de la Photographie Européenne, Milan
2014 Rio, Little Big Galerie, Paris
Biennale de Nancy